Médaillée MAPette
On a toutes ici notre belle médaille PMette accrochée quelque part en nous. J'en ai gagné une nouvelle, à arborer fièrement à côté: la médaille MAPette.
MAP: sigle très rassurant et qui signifie "menace d'accouchement prématuré". La menace plane, donc, je suis prévenue!
Alors voilà, tout avait commencé à mon dernier RV quand j'avais appris que mon col était court, jusque là vous suivez. Puis il y avait eu le premier épisode "urgences" du mois, vous savez aussi. Et bien figurez-vous que j'ai pris du galon, dimanche dernier: j'avais des séries de contractions de plus en plus longuettes, la semaine dernière. Je n'étais pas pliée en deux, c'est clair, mais je n'arrivais pas à les faire passer au spasfon et je flippais à l'idée que mon col en prenne encore un coup.
Dimanche, donc, soirée interminable de contractions et j'ai fini par chronométrer. Une toutes les 7 minutes environ.
-Allé Loulou, on va aux urgences, ça m'inquiète trop. Je file sous la douche, je prends mon pass VIP et on file.
-Bon, si tu penses que c'est nécessaire, on y va.
[Puis dans la voiture]
-Et tu imagines si on perd le bébé maintenant?
-Qu'est-ce que tu veux, ma Choupinette, c'est la nature qui décidera, il faut s'en remettre au destin...
-Mais attends Loulou, t'es nul, c'est pas du tout ça que j'ai envie d'entendre. Attention au -dos d'âne, là!
-Je peux rien te dire d'autre, on fait le maximum et après c'est plus entre nos mains.
-Rien n'est décidemment jamais entre nos mains concernant les bébés, hein... N'empêche, dis-moi plutôt "mais si, ça va aller, tout va bien se passer"
[Bref, une conversation très gaie s'installe dans la voiture]
Aux urgences, nouvel examen du col: toujours à 2 cm environ mais...ouvert à un doigt. Putain de bordel de couille à cul, j'aime pas ça. Puis dosage de la fibronectine pour voir s'il y a menace iminente. Résultat dans une heure. Examen echographique du col et du bébe. Elle est de toute façon assez basse. Puis monitoring. Miniloute bat bien, les contractions vont bon train. Trois spasfons suppo plus tard, toujours des contractions.
Non contente d'être estampillée OPK, je suis aussi "Utérus contractile". Ce petit couillon adore se figer pour un oui ou our un non, sans que je n'aie rien demandé. Il faudrait que je pense à troquer quelques parties de mon anatomie avec une fertile en fin de carrière, moi.
Une heure plus tard, fibronectine négative. Gros ouf, déjà.
Par contre, je vais rester. Il est deux heures du matin. On m'injecte ma première dose de corticoïdes pour la maturation des fonctions respiratoires du bébé et j'avale 4 adalates (anti contractions) en une heure. Après ce traitement de jument, je ne suis pas très fraîche quand j'arrive dans ma chambre jaune et verte.
Cette fois-ci, je ne suis plus au service gynéco comme pour les hyperstim mais au service "grossesses pathologiques". Je suis une grosse pathologique, si on m'avait dit ça un jour, je n'y aurais pas cru!
Voilà comment passer 5 nouveaux jours scotchée à mon lit médicalisé, bassin relevé, jambes en l'air et à attendre que les contractions daignent s'arrêter. Pas sous adalate, ni après la cure. Mercredi, j'avais le moral au fond des chaussettes, j'ai bien cru que tout allait mal finir. Mais le jeudi, les pétasses se sont quand-même bien calmées. J'en ai et j'en aurai toujours, hein, mais ce n'est plus comparable avec ce que j'ai vécu.
Il paraît que chez nos amis les utérus contractiles, c'est comme ça. Il suffit qu'il ait du mal à se distendre dans certaines phases pour se rebélionner pendant quelques jours et il se calme ensuite un peu. Malgré tout, un rien le stimule (mais qu'est ce que ça aurait été si on avait fait l'amour comme des petits sauvages tout au long de la grossesse, la peur a bien fait les choses).
Hier enfin, nouvel examen de col. Il n'a pas bougé: OUF. Toujours pas de fibronectine: double OUF. Je peux rentrer chez moi, sur mon canapé à moi avec mon coussin de maternité et mes oreillers à moi: triple OUF. Et au passage, mon obstétricien qui est aussi chef du service me dit qu'il n'est pas très inquiet, que ça va aller. Cette fois-ci, ça me rassure, je me dis qu'il a l'habitude, quand-même.
J'ai,donc retrouvé mon moral et repris espoir. Je vais la garder bien au chaud, ma Miniloute, tout le temps dont elle a besoin. Je vais me battre pour elle dans ma létargie, asséner à mon utérus de grands coups de passivité, maîtriser mes contractions à grand renfort de spasfon et de repos. Je vais continuer à commander pleins de trucs pour notre petite Alice puisque c'est le prénom que nous avons choisi et à nous faire bien plaisir à toutes les deux en l'attendant le plus tard possible.
Voilà, fin de l'épisode. Ce rebondissement merdique sera le dernier. Maintenant tout va bien se passer et je ne posterai plus que des good news. Dans ta face DNLT.